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37^ COMMENTAIRE.

expérience et d’un goût consommés, vit dernièrement, parmi mes papiers, ces petites annotations ; ayant déjà depuis longtemps dans l’esprit d’imprimer les livres des anciens médecins, avec cette diligence presque sans égale dont il use pour tous les autres, il employa beau- coup de paroles pour me décider à les laisser publier pour la commune utilité des liommes studieux, et il ne lui fut pas difficile d’obtenir ce que sans cela je lui aurais moi-même donné spontanément. Ce qui fut laborieux, ce tut qu’il réclamait que les notes que j’avais recueillies pour moi, en mon particulier, sans aucun dessein de les jamais publier, fussent disposées de fa- çon à pouvoir être ajoutées au livre, réduit en forme de manuel, car il aurait fallu moins de travail, et peut- être fort peu de peine de plus pour traduire tout inté- gralement en latin. Comme mes notes auraient formé un autre volume plus étendu que le livre même, de peur qu’il ne s’accrût outre mesure il a paru bon d’in- diquer seulement, sans insister, les passages dans les- quels il y aurait lieu de consulter le texte grec. Je ne dirai pas ici par quelle raison j’ai étéamené ù vous dédier ce travail quoi qu’il vaille ; car tout ce que mon appli- cation peut produire vous appartient de droit, ù vous qui jusqu’ici m’avez tellement réchauiïé par votre bien- veillance que, partout où je jette les veux, rien que le ciel ou la mer de votre munificence ne s’ofTre à mes sens, et qui remplissez si complètement les fonctions pontificales auxquelles vous avez été élevé par tous les suffrages du Sénat et du peuple poitevin que nos évéques ont en vous, comme dans ce célèbre canon de Polyclète, un modèle absolu de probité, de modestie, d’humanité, et la véritable idée de la vertu, de sorte qu’en la contemplant ou ils règlent leurs personnes et leurs mœurs d’après le miroir qui leur est offert, ou (ce que dit Perse*) « ils voient la vertu et se rongent du regret de l’avoir délaissée. » Donnez donc tous vos

1. Sati}-es, m, 38.