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commentaire

Page 250, l. 25 : Διάϐολος. Mot qui signifie calomniateur et diable.

L. 32 : Anagnoſte. Ce lecteur de François Ier est Pierre du Châtel, évêque de Tulle, de Mâcon, puis d’Orléans, alors favorable aux doctrines protestantes.

Page 251, l. 1 : Lon m’en a aulcuns ſuppoſé faulx & infames. Voyez le Priuilege en tête du tiers livre, t. II, p. 3.

L. 4 : Vn N. mis pour vn M. Voyez ci-dessus, p. 240, la note sur la l. dernière de la p. 110.*

* Son ame s’en va à trente mille panerées de diables. On lit encore à la fin de la page suivante : « ſon ame s’en va à trente mille charrettées de Diables, » et au commencement du chapitre suivant : « qu’il ne damne ſon ame. » Dans tous ces passages l’édition de 1552 donne bien ame, mais il y avait aſne dans celle de 1546. Dans son épitre adressée, le 28 de janvier 1552, à monseigneur Odet, en tête du quart livre (t. II, p. 251), Rabelais ne se reconnaît point responsable de cette facétie, qui avait été prise au tragique, et il dit que François Ier « auoit eu en horreur quelque mangeur de ſerpens, qui fondoit mortelle hæreſie ſus vn N. mis pour vn M. par la faulte & negligence des imprimeurs. »

Il faut reconnaître que Rabelais était le vrai coupable. Ses imitateurs ne s’y sont pas trompés et ont renouvelé cette dangereuse plaisanterie : « Il ne voulut pas ſe donner au diable apres ſon aſne. » (Moyen de parvenir, p. 67.) — Le Mondain. « Ie ne m’ébahi plus maintenant ſi tu n’as dit gueres de bien de ceus qui conſeruent la ſanté du cors, que meſme tu fais tant peu de comte des autres qui gardent celle de l’ame. Le Democritic. Comment la ſelle de l’aſne, dis-tu ? Quant eſt de moy ie n’ay aſne ni aſneſſe. Le Cosmophile. Ie di celle de l’ame, c’eſt à dire la ſanté de noſtre ame. » (Jacques Tahureau, Premier dialogue du Democritic, p. 93, édit. Lemerre)

Page 253, l. 7 : Gens de bien… Ie ne vous peuz veoir. Voyez ci-dessus, p. 168, la note sur la l. 3 de la p. 232.* Cette espèce de dicton a été bien souvent répétée : « Ha ! gens de bien, ie ne vous puis voir, mon chappeau eſt percé. » (Du Fail, t. I, p. 297.) — « Bonnes gens, je ne vous puis voir, comme dit Maiſtre François dans ſon livre. » (La Fontaine, Lettres, au prince de Conti, nov. 1689)

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L. 10 : Bien & beau s’en va Quareſme. Cette formule est le titre d’un des jeux de Gargantua. Voyez t. I, p. 82.

Page 254, l. 2 : Meſpris des choſes fortuites. Budé a écrit un traité : De Contemptu rerum fortuitarum.

L. 18 : Ιητρὸς… βρύων. Plutarque, dans son Discours contre l’épicurien Colotès, attribue ce vers à un tragique grec qu’il ne nomme point.

L. 29 : Plus brauement ſe vantoit Aſclepiades. Voyez Pline, VII, 37.

Page 255, l. 22 : Tant riche royaulme. Il y a un premier tirage de ce prologue, dans lequel après riche on lit : & triumphant, et où les épithètes grand, victorieux & triumphant (l. 25) n’accompagnent pas le nom de Henri II. Elles ont probablement été ajoutées lorsqu’il fut entré victorieux dans Metz le 18 avril.

Page 258, l. 18 : Demandans reſtabliſſement de leurs cloches. Les habitants de la Guyenne s’étant révoltés contre la gabelle, on leur avait retiré leurs cloches en 1549. Rabelais n’avait garde d’oublier leurs récla-