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chapitre xviii.


de sallé. Nous ne boirons tantoust que trop, à ce que ie voy. A petit manger bien boire, sera desormais ma devise. Pleust à Dieu & à la benoiste, digne, & sacrée Vierge que maintenant, ie diz tout à ceste heure, ie feusse en terre ferme bien à mon aise. O que troys & quatre foys heureulx sont ceulx qui plantent chous. O Parces que ne me fillastez vous pour planteur de Chous ? O que petit est le nombre de ceulx à qui Iuppiter a telle faveur porté, qu’il les a destinez à planter chous. Car ilz ont tousiours en terre un pied : l’aultre n’en est pas loing. Dispute de felicité & bien souverain qui vouldra, mais quiconques plante Chous est præsentement par mon decret declairé bien heureux, a trop meilleure raison que Pyrrhon estant en pareil dangier que nous sommes, & voyant un pourceau près le rivaige qui mangeoit de l’orge espandu, le declaira bien heureux en deux qualitez, sçavoir est qu’il avoit orge a foison, & d’abondant estoit en terre. Ha pour manoir deificque & seigneurial il n’est que le plancher des vaches. Ceste vague nous emportera Dieu servateur. O mes amys un peu de vinaigre. Ie tressue de grand ahan. Zalas les vesles sont rompues, le Prodenou est en pièces, les Cosses esclattent, l’arbre du hault de la guatte plonge en mer : la carène est au Soleil, nos Gumènes sont presque tous rouptz. Zalas, Zalas, où sont nos boulingues ? Tout est frelore bigoth. Nostre trinquet est avau l’eau Zalas à qui appartiendra ce briz ? Amis prestez moy icy darrière une de ces rambades. Enfans, vostre Landrivel est tombé. Helas ne abandonnez lorgeau, ne aussi le Tirados. Ie oy Laigneuillot fremir. Est il cassé ? Pour dieu saulvons la brague, du fernel ne vous souciez. Bebebe bous bous, bous. Voyez à la