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nous nous modérâmes ; le grisonnant ribaud, dans un moment où ma fille était sortie, me proposa de l’enivrer en mettant du champagne qu’il avait apporté dans son vin rouge, au lieu d’eau ; je feignis d’y consentir, mais avant que Conquette rentrât j’allai au-devant d’elle et l’avertis de tout, puis j’ajoutai : « Ma raisonnable fille, il faut qu’il te le mette ; je l’ai amené exprès pour cela, mais je ne savais comment faire. J’y réfléchissais quand sa proposition m’a tiré d’embarras ; tu feindras de t’enivrer, j’en ferai autant, et par ce moyen jamais il n’aura un pied sur toi. Il a l’engin assez gros, quoique moyen ; après lui, je t’aurai Trait-d’Amour, mon ancien secrétaire, un joli garçon qui achèvera de t’élargir suffisamment pour l’engin du payeur que tu préfères. Il est averti de ton existence, et je ne lui ai demandé que quelques semaines pour lui procurer ta vue ; laisse-moi donc faire, ma reine, j’empêcherai tout ce qui ne conviendrait pas. — Je te suis soumise, dispose de moi, me dit-elle, je me suis trop mal trouvée de t’avoir désobéi… » Nous rentrâmes ; entre les deux portes elle se découvrit un téton et me le fit baiser. Montencon avait arrangé la carafe au vin de champagne ; Conquette, prévenue, le remarqua, s’en procura une autre d’eau, et réserva le vin pour griser Montencon lui-même ; mais le ribaud était inenivrable autrement que par les beaux yeux et les autres charmes de ma voluptueuse Conquette Ingénue.