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avons la permission de l’enterrer sans bruit ; ce sera pour trois à quatre heures » Je suis sorti. En revenant de dîner, vers les quatre heures, j’y suis repassé ; deux prêtres, quatre porteurs, le moine et le frère ont emporté le corps sans chanter ; il est inhumé. Nous verrons la suite des événements, je les observerai. Ma belle amie, on vous croit morte ; vous êtes libre, m’accorderez-vous vos précieuses faveurs ? — Mon ami, répondit modestement Conquette, je commence par vous remercier de l’important service que vous m’avez rendu, mais un autre m’en a rendu un plus important encore, seul il m’aurait sauvée… Si mes faveurs étaient encore à moi, elles seraient à vous, mais elles sont à mon premier amant, qui, caché, a découvert la trame ; il venait de me déflorer, il me l’a mis encore après, c’est votre unique rival, mais il est adoré ; son nom, que je vais vous dire, va vous prouver toute mon estime et que vous avez toute ma confiance, c’est mon papa. » À ces mots, Timon tomba aux pieds de son amante… « Fille angélique, fille divine, lui dit-il, je reconnais là votre piété filiale et la beauté de votre âme ! Foutez avec votre père ; que lui seul vous enconne ; vous seriez digne de foutre avec un dieu, si les dieux foutaient encore ! mais je demande à vous gamahucher, et, si votre papa le permet, de vous enculer. — Mon aimable ami, lui dit Conquette en le caressant de la main, vous êtes bien raisonnable. »

Timon se déculotta, lui mit dans la main un vit à pucelage plus petit que le mien, se fit chatouiller les couilles et la voulut branler ; elle s’y refusa ; alors