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CHAPITRE XIV.

Le jeune homme, la fille et le moine.

Ma fille, en reconnaissant son amant, que son mari lui amenait pour l’enconner, avait rougi de pudeur et de désir ; elle trouva moyen de venir à moi pour me dire : « Faites disparaître la fille, on ne l’emploiera que cette nuit. » Je vis bien qu’elle voulait être foutue par son galant ; je cachai la putain ; voici maintenant le récit de ce qui se passa.

Dès que Connillette se fut commodément arrangée derrière le grand sopha, Conquette retourna auprès des deux hommes, qui la rapportèrent au foutoir, assise à cul nu sur leurs mains unies. « Allons, ma petite garce de femme, tu vas pourtant être dépucelée, foutue, lui disait Vitnègre ; mais ce n’est rien, c’est quand tu auras un gros vit cette nuit… » Il la troussait, l’arrangeait. « L’Enfonceur, que je te mette le vit dedans… Non, ma belle se le mettra elle-même : il faut qu’elle s’y accoutume. » Vitnègre sortit et je remarquai qu’il laissait la porte ouverte ; j’en augurai quelque noirceur, mais j’étais là. Timon, bien bas, dit à ma fille : « Vous le mettrai-je ? — Non, non, il est allé chercher des écoutants (ce mot glaça Timon). — Mais il vous estropiera !… — Je ne couche pas ici. » Alors l’amant satisfait la gamahucha doucement ; cependant la voluptueuse déchargea… Elle était aux anges quand j’entendis Vitnègre revenir ; je crus qu’il amenait le moine ; il entra rapidement, suivi de trois voisines… « Je vais vous montrer ça ; » en effet, il leur montra quelque chose dans sa chambre.