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me quitta et il ajouta : « Si tu cries au feu dès que je veux te le mettre, nous voilà bien ; allons, empoigne-moi le vit, que je décharge ; chatouille-moi les couilles de l’autre main, tiens, comme je fais à ton con… va… va… va… ah ! (Il ne m’appelait encore ni putain ni garce ; ce ne fut qu’au bout de six semaines). Mais ce n’était pas lui que je maniai, j’en ai fait l’observation depuis. On émit six fois de suite ; je secouai cet homme plus d’une heure ; il en fut une autre à me gamahucher ; je n’en pouvais plus. Il me fit ensuite lui pisser dans la bouche et n’en perdit pas une goutte : il avala tout ; il me laissa enfin. Si je n’avais pas été dans une sécurité parfaite, je me serais bien aperçue que Vitnègre le reconduisait en disant : « L’opération… l’opération ! » mais me doutais-je de rien ? »

Je rebandai malgré quatre décharges, et je dis à ma fille : « Conin céleste, je n’en puis plus. Je ne te cacherai pas, ma délicieuse amie, qu’outre ma passion pour toi, qui est inexprimable comme ta beauté, j’ai un excitatif puissant : c’est de faire Vitnègre cocu ; je voudrais, s’il était possible sans triturer tes charmes divins, que toute la terre te passât par le con pour qu’il fût le cornard universel !… Viens me donner le bonheur ! » et je l’emportais, quand nous entendîmes tourner la clef. Je me cachai aussitôt dans le cabinet obscur. Vitnègre rentrait avec un jeune homme ; nous entendîmes clairement qu’il lui disait avant d’entrer : « Tu as le vit comme il le faut, c’est ce qui me fait te donner pour six bougres de louis un pucelage qui en vaut mille. Il est essentiel que je te prévienne et veuille