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commune, il alluma quatre bougies, qu’il mit autour du lit, sur lequel il me renversa troussée jusqu’aux reins ; il me tourna, me retourna, examinant, me baisant partout ; il me faisait lever les jambes en l’air, puis mettre debout sur le lit. « Remue du cul, me disait-il… ainsi, ainsi (me montrant), comme si je te foutais. » Je lui observai que c’était indécent… « Bast !… une femme est la putain de son mari. » Il me gamahucha, il s’écria de toutes ses forces : « Elle décharge !… » et il me fit empoigner son gros membre de la grosseur et de la couleur d’un cheval… « Allons, allons, que je te foute à présent !… » Il se jeta sur moi, mais il ne put rien faire. « Celles qui disent que ton père t’a dépucelée sont des garces ; tu es pucelle comme quatre. Je voudrais que tout le monde fût là pour en être témoin ! » Il me pommada devant, derrière, il éteignit les bougies (mon pucelage était vendu) et il parut se coucher, mais ce fut un autre, car toute la nuit je fus tourmentée par un gros membre qui ne put rien. »

Depuis le mot de son récit : Elle décharge !… j’avais glissé une main entre les cuisses de ma fille, sans qu’elle s’en plaignit ; je lui happai le con. « Ah, papa, ne me ménagerez-vous donc pas plus que les autres, un jour où j’ai été dépucelée ! — Dépucelée ! Ah ! céleste fille, est-il bien vrai ! — Jamais on n’est entré dans ce que vous me tenez qu’aujourd’hui ! — Ô fille adorable, je suis un dieu et non pas un homme !… mais tu m’as fait trop bander ! ta précieuse faveur, ou j’aurais une colique spermatique épouvantable ! » et je l’enlevai vivement dans mes bras ; je la portai dans le cabinet obscur.