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cette fille m’ayant averti dans la journée, je l’enconnai la nuit sans que Conquette s’en aperçût. J’eus ainsi six coiffeuses, toutes jolies, pendant douze ans ; ma femme les payait, croyant me cacher par ce moyen qu’elle avait la vérole. Ce fut ainsi que j’attendis les conins délicieux qui m’étaient destinés par la nature.

C’est après la dernière coiffeuse que Conquette mourante, ayant remarqué qu’un de mes cadets courtisait ma fille-nièce Beauconin, qu’on ne voulait pas lui donner, et qu’il en était aimé, proposa à Mariette de se le laisser mettre par son amant, mais craignant que le jeune homme ne pût la dépuceler, elle me dit que la dernière coiffeuse m’envoyait une de ses élèves qu’il fallait enconner, et sans parler, parce que ma nièce couchait dans la chambre voisine, il y avait des raisons pour ne pas enconner l’élève coiffeuse de la mienne… Pourvu que je foutisse un jeune con, peu m’importait… J’allai nu au lit ; je trouvai des tétons naissants, un conin qui tressaillait… je dépucelai !… J’avais enconné trois fois lorsqu’on vint me faire retirer ; je crus que c’était la convention, mais ayant écouté, je fus très étonné d’entendre éperonner de nouveau ma monture, et ma femme instruire en les encourageant et son neveu et sa nièce. Je me remis dans mon lit tout pensif ; le lendemain, je demandai une explication à Conquette. « Eh bien quoi ! dit-elle, vous avez dépucelé votre nièce Beauconin avant que son cousin le lui mît, parce que je craignais qu’il ne pût la déflorer. » Je fus enchanté ; j’avais eu les prémices de la fille implantée un jour de fête dans le con de Marie Linguet, mais je dissi-