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n’aime que toi. — Qui excite ta main, que je vole en ce moment chercher son joli petit chose ? — Tiens ! ce voisin qui me regarde, et dont je me suis déjà plainte. — J’entends, tu as dû me trouver bien bouché ; passe au bain, mon ange adoré, je reviens dans l’instant. »

Il courut me trouver. « Jeune voisin, on dit que vous aimez madame Folin, l’horlogère ? — Ma foi ! on dit vrai, je l’adore ! — Venez, il en arrivera ce qu’il pourra, allons ! » Il me prit la main et nous allâmes chez lui. « Déshabillez-vous, passez dans ce bain que ma femme quitte ; voilà de mon linge ; régalez-la en nouvelle mariée, ou ménagez-vous pour différentes nuits, à votre choix et au sien. J’adore ma Fidelette, mais pour cette épouse chérie, je suis content dès que je la vois satisfaite, heureuse !… Quand vous l’aurez foutue, que son petit conin aura bien déchargé, je l’enconnerai à mon tour pour lui porter mon petit présent. »

Il me fit entrer dans le lit où sa femme était depuis le bain ; il s’en allait. « Mon cher ami, s’écria-t-elle, timide colombe tu me laisses seule avec un inconnu !… oh ! reste et sois témoin des plaisirs que je ne devrai qu’à toi ; » et elle nous baisa tous les deux sur la bouche. Le lit était vaste ; le bon Folin s’y mit avec nous ; je grimpai sur le ventre de la jeune épouse, aux flambeaux allumés, à la vue du mari, et j’enconnai raide !… Elle répercutait avec fureur !… » Courage, ma femme ! cria l’excellent mari en me chatouillant les bourses ; décharge, ma fille, hausse le cul, darde ta langue !… ton fouteur va t’inonder !… Toi, jeune vit, plonge… plonge… lime-la… lime-la !… »