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filles dès qu’elles l’avaient fait bander !… On prétend que Madeleine avait tenté de se le faire mettre par lui !… Quoi qu’il en soit, trois jours après elle partit pour Paris, où notre frère aîné l’ecclésiastique lui avait trouvé une place de gouvernante d’un chanoine de Saint-Honoré. Ce cafard ne tarda pas à connaître ce qu’elle valait. Il y avait une porte dérobée, de lui seul connue, qui donnait dans la chambre de ses gouvernantes, qu’il allait patiner durant la nuit. Mais il n’avait jamais trouvé de con aussi joli que le con soyeux de mademoiselle Linguet ; il voulut le voir. Sa beauté le ravit, et il n’eût plus de repos qu’il ne l’eût foutue. Une nuit, qu’elle dormait d’autant plus fort qu’elle en faisait semblant, il la gamahucha, elle déchargea sensiblement ; aussitôt la chanoine monte sur elle et l’enconne ; elle le pressa dans ses bras en remuant du cul. « Ah ! mignonne, lui dit-il, que tu as le mouvement bon !… Mais… n’as-tu pas de mal ?… car je te crois un peu putain ! » Sa chemise ensanglantée et les draps aussi lui prouvèrent qu’elle était pucelle ; il l’adora. Elle foutit saintement avec ce saint homme pendant deux ans et le mit au tombeau ; cependant il la dota, ce qui fit qu’elle épousa le fils du premier mari de sa mère.




CHAPITRE III.

De la mère foutue.

Comme après le mariage de Madeleine et son retour à Reims j’étais un peu formé, je désirai vivement de le lui mettre. Depuis plus de deux ans j’en étais réduit