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que vous. Ainsi, belle Conquette, je vous dois ma fortune ; j’en remercie votre adorable con et surtout votre voluptueuse chaussure. En chemin, mon généreux fouteur m’a promis que dans très peu de temps il me ferait enculer en sa présence par un joli jockey, duquel il s’est déjà fait enculer deux fois dans deux circonstances où il avait ressenti au trou du cul un violent prurit. Ç’a été son expression.

» Adieu ou à vit, ô divine fouteuse ! »

Nous fûmes tous ébahis ; Tendrelys embrassa Conquette Ingénue en s’écriant : « Ah ! si l’on vous connaissait ! » Je voulais aller détromper mon gendre volé ; ma fille m’en empêcha : « Il n’était l’amant que de ma chaussure, il ne lui est pas infidèle, il a tout ce qu’il lui faut. » Tendrelys applaudit à cette réponse. « Je ne dis mot, mais je n’en pense pas moins », ajouta-t-elle.

La Brideconin, pour être plus à nos parties qui lui donnaient des plaisirs inconnus, avait fait venir ce jour-là une sœur de son mari, fort grêlée, mais la plus provoquante tétonnière de dix-huit ans qu’on puisse voir. La garce ne croyait pas que le laideron tenterait, nos dames étant jolies et parfaitement belles. Ce fut cette tétonnière, faite au tour, à taille guêpée comme les Comtoises, qui nous servit. Dès qu’elle eut fait bander, pour lui éviter de la peine, tous les hommes allèrent chercher les assiettes. Au dessert, on me somma de raconter l’histoire des cons dépucelés dont avait parlé Minonne, ce que madame Ingénue Conquette m’avait empêché de faire à souper, de peur qu’elle ne fût trop savoureuse ; j’y consentis.