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rait patiner. Ne vas pas lui faire trop de mal, bougre ; c’est ma sœur, et je t’assommerais… — Je décharge !… Ah ! qu’il me dévore, s’écria Minonne, pourvu qu’il me foute !… — Je décharge ! s’écria Connette. — Ah ! ah ! » fit Conquette. Pour Tendrelys, dont j’atteignais le fond du conin, elle dit : « Je suis dépucelée… je décharge… que dira maman ?… — Elle ne le verra pas, jolie fouteuse ; le vit de mon maître conserve les pucelages ! » s’écria Trait-d’Amour. En ce moment, Vitnègre déconna Minonne, trop fatiguée ; on lui pommada Rose-Mauve (que Brisemotte déconnait), car les tourments de la courageuse Minonne avaient épouvanté toutes nos belles. Le vit de mulet l’enconna plus vite, mais elle n’en souffrit pas moins, elle pleura, sanglotta, et enfin déchargea… Elle fut ramonée trois fois sans déconner ; Minonne l’avait été quatre… C’était le tour de Connette ; elle fut pommadée avec plus de soin que Rose-Mauve, et cependant elle jeta les hauts cris ; si elle n’avait pas été sur le fronsac, elle aurait désarçonné son bourreau. Elle déchargea enfin, et les plaisirs succédèrent. Mais on ne se serait pas attendu à l’effet qu’ils produisaient : c’est que madame Poilsoyeux eut envie du gros vit de son mari. Elle le demanda tout bas et voulut qu’on la mît sur le fronsac au moment où Vitnègre déconna la Connette, quoique celle-ci eût le con aussi barbouillé de sang que de foutre. Mais Trait-d’Amour la happant, la renversa et l’enconna en lui disant tout bas : « Garce, je suis jaloux de toi pour mon maître et pour moi. Je t’étranglerais plutôt que de te laisser foutre par ton cocu de mari en ma présence. — Par-