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bouche dégoûtante et son nez encore plus. Witerwell fut voué au large con de ma marchande.

» Le sixième et dernier était grand, voûté, bancroche, roux, chassieux ; il avait un vit à bourrelet, tant il était long ; aussi en avait-il apporté un qu’il devait ajuster pour m’enculer. Perceawant fut le deuxième de mon ardente cousine.

» Le soir arrivé, on me mit au lit, et chacun des six monstres crut qu’il allait avoir le plaisir d’être mon bourreau. Guac me conduisit dans la chambre nuptiale et parut me mettre au lit, mais il nous distribua dans quatre pièces, et les lumières furent exactement retirées. Quant à moi, j’étais restée debout, faisant à chacun des lieutenants de mon con le portrait du beau jeune homme qu’elle allait presser dans ses bras. Je me croyais, en conscience, obligée de leur donner des plaisirs imaginaires, à défaut de la réalité. « Ma toute belle, dis-je à ma sœur, avec quel plaisir tu me sacrifierais ton repos si tu voyais le jeune homme charmant qui doit froisser tes appas ! C’est un sylphe, un amour ! » J’allai ensuite à la religieuse : « Tu vas sentir la différence de la couchette de ta cellule au lit d’une nouvelle mariée, ma chaude cousine : un bel homme, un gros vit ! Crie, mais ne parle pas, puisque tu vas passer pour moi. » Je me rendis ensuite auprès de ma marchande : « Vous allez être rassasiée de ce que vous aimez tant, mon aimable maîtresse ; un jeune homme superbe, et peut-être deux, qui me désirent avec emportement, vont me le mettre dans votre con brûlant jusqu’à extinction de forces… Leurs vits sont gros ; ainsi faites-vous pommader comme