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vit comme mon père. Il avait un long nez qui touchait à son menton, les joues creuses, l’œil vif, des verrues noires sur le corps. Je le réservai pour ma sœur à cause de son vit, n’espérant pas mieux ; il se nommait Widewit.

» Le deuxième était un gros petit homme très ventru, ayant le vit de mon oncle, la peau comme une écrevisse cuite, pour nez une grosse betterave, de gros sourcils, une bouche évasée et les lèvres gercées des gros mangeurs. Ce fut le deuxième de Doucette, si je ne trouvais pas mieux ; on l’appelait en russe Wiwitencon de la Cowillardière.

» Le troisième était fait comme un héron et un dromadaire ; il était juché sur de longues pattes sans mollets, il portait sur ses épaules une colline en cône aigu ; son visage était noir et sec ; ses cuisses grêles n’étaient distinguées de ses jambes que par d’énormes genoux. Tout ce qui manquait à ces parties se retrouvait dans son vit, plus gros que celui de notre homme à queue et moins que le double vit de Guac. Je destinai Towtenwit à ma marchande, qui était chaude, large et stérile.

» Le quatrième était un grand marchand de blé aussi large que haut, tout noir, tout bourgeonné, ayant quelques livres de couilles, un vit très long, gros comme celui de mon oncle. Je destinai Witplongeardow à ma cousine, à cause de ses couilles.

» Le cinquième avait le visage de la teinte du ventre d’un crapeau, la tête monstrueuse, le ventre de Desessarts, le vit comme Guac. (Il devait m’enculer, de convention faite.) Son regard était affreux, sa