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» C’était la marchande ; elle dit à son frère : « Heureusement que c’est avec Convelouté, tout autre aurait sauté le pas, polisson ! Mais l’as-tu attaquée ? — Oui. — En ce cas, tu dois n’en pouvoir plus ; viens, que je te soulage. » Il y avait encore de l’huile dans la lampe, le jeune homme mit le verrou, nous enfermant ainsi tous trois, et il se jeta sur sa sœur, qu’il enfila d’un trait. Ah ! quels coups de cul elle donnait… « Lime, lui disait-elle, je décharge, sois à moi, étreins-moi vivement… fous-moi vingt fois en une ! » Je les voyais… ranimé par là, mon insatiable conin désirait un vit, lorsqu’on frappa doucement ; j’ouvris, en tirant les verrous plus doucement encore. J’espérais que ce serait le mari de la marchande, qui depuis longtemps brûlait de me le mettre ; je me proposais de le pousser dans une autre pièce ; point du tout, c’était un beau jeune homme qui avait beaucoup d’air de celui par qui Guac venait de me faire foutre. « Mademoiselle, me dit-il, se nomme Aglaé Convelouté ? — Oui, monsieur. — Mademoiselle est la prétendue de monsieur Guac ? — Mais oui, monsieur. — Aimez-vous fort ce monsieur Guac ? — Monsieur, la raison et non la passion font un mariage. — En ce cas, mademoiselle, je ne vous ferai pas de peine en vous révélant un secret. — Quel est-il, monsieur ? — C’est que tout à l’heure vous avez cru être possédée par votre futur. — Quel conte vous me faites-là, monsieur. — J’étais présent, mais caché, mademoiselle ; son timon de carrosse ne pouvant vous perforer, il m’a vendu votre pucelage cent louis, et c’est moi qui vous ai déflorée. Me préféreriez-vous ? — Ce que vous me dites est-il