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monsieur devant lui. » On frappa, mon père ouvrit et j’entendis qu’il disait tout bas au jeune homme : « Apportez-vous les cinquante louis ? — Les voilà. — Mademoiselle, me dit alors mon père, vous savez si je vous aime pour vous-même ; voici un bel homme de mes amis qui veut vous faire un présent ; je sors, témoignez-lui votre reconnaissance. » Mon père se cacha et le procureur le crut sorti.

« As-tu été foutue aujourd’hui ? me dit-il en venant pour me prendre les tétons. Je le régalai d’un soufflet. « Apprenez que je suis ici chez mon père. — Vous êtes mademoiselle ?… — Oui, monsieur, je dois être mariée dans huit jours. — C’est un mariage de raison ou d’intérêt ? — Mais mon père ayant été instruit que mon futur était monstrueux, ce bon père a pris sur lui de me faire préparer ; je vous ai cru son ami ; j’ai consenti après avoir vu. » Le procureur était à mes genoux, il me demandait mille pardons. « Soyez donc honnête alors, » repris-je. Alors il me caressa, je lui rendis enfin un baiser. Il me renversa ; il avait le vit comme mon oncle, mais il était moins adroit. — De la pommade ! lui criai-je ; mon prétendu m’ayant fait entrer chez lui par surprise, il ferma les portes et voulut me violer ; ne le pouvant pas, il me pommada et ne réussit pas encore ; vous, pommadez-moi. » En parlant ainsi, ses tentatives me firent décharger ; je soupirais de volupté. Mon père crut que c’était de douleur ; il arriva, me pommada, dirigea le vit de mon fouteur dans mon con et dit : « Poussez à moi, soulevez du cul, étreins-le dans tes bras, seconde ton dépuceleur à chaque coup par un