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assez raisonnable pour s’en tenir là. — Comment fait-on cela ?… — Je vais te le montrer. » Et il m’encula ; j’eus du plaisir, car je déchargeai. Mon père me dit ensuite : « Quant à mon consentement, envoie-moi ton prétendu ; si c’est un vilain drôle que je soupçonne, tu n’en deviendras pas folle et… suffit. » Je m’en retournai contente chez mon oncle, où sa femme et lui me présentèrent leur protégé, une sorte de mulâtre qu’ils nommèrent M. Guac.

» Dès le même jour, ayant eu avec ce même M. Guac un entretien très vif, pendant lequel je le vis prêt à me prendre le con, sa laideur et sa sottise ne me rebutèrent pas, attendu que mon oncle et ma tante m’avaient prévenue qu’il était terrible pour les femmes, ce qui m’avait bien tentée. Au contraire, je lui dis que j’avais obtenu, le consentement de mon père et qu’il pouvait se présenter. Il me pria de le conduire, n’en étant pas connu ; je remis au lendemain à midi.

» Nous arrivâmes au moment où mon père devait sortir ; Guac m’avait pris le cul dans l’escalier et m’avait fait empoigner son vit, ce qui me donnait un coloris brillant ; j’étais ravissante ; je présentai Guac comme futur ; sa figure hideuse et basse fit sourire mon père, dont elle calma la jalousie. Il nous dit : « Mes enfants, j’ai une affaire pressée, mais elle sera courte, attendez mon retour. » Après son départ, Guac me dit : « Il paraît à son ton qu’il vous tiendra parole de consentir. — Je le crois, car il ne se contraint pas quand une chose lui déplaît — Ma belle, ajouta Guac, dont l’œil noir scintillait de plaisir et de