Page:Rétif de La Bretonne - L’Anti-Justine ou les délices de l’amour, 1864.djvu/142

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 38 —

sur ses cuisses nues, faisait aller son membre entre les miennes comme le battant d’une cloche, et, bien échauffé, il allait enfiler ma mère, une jeune pétulante sœur de celle-ci, ou ma gouvernante. À treize ans, j’avais le bijou cotonné et si joli que mon père venait me le lécher la nuit pendant mon sommeil. Enfin il me sentit riposter à ses coups de langue et comprit que j’avais du plaisir ; il dardait plus fort et je partais… aussitôt mon père se mettait sur moi, me suçait mes petits tétons naissants, posait son membre à l’orifice de ma petite conque et me barbouillait toute la motte de sperme… il me lavait ensuite à l’eau de rose. À quinze ans, un jeune homme, frère de ma maîtresse de modes, me prit le con à la poignée, au moment où je regardais par la fenêtre, et voulut me chatouiller le clitoris avec son doigt, mais il me fit mal et je lui donnai un soufflet.

» À cette époque, mon père n’osait plus m’asseoir à cul nu sur ses genoux, ni me faire décharger en me léchant le con… il se retirait dès que je donnais le premier signe de réveil ; mais comme j’ai le pied joli, et que monsieur Dardevit, comme tous les hommes délicats, était infiniment sensible à ces attraits-là, il faisait faire mes chaussures par un habile cordonnier, celui de ma mère et de la marquise de Marigny ; le voluptueux ne me les donnait neuves que lorsque j’allais chez lui ; il me les faisait mettre avec des bas de coton, me faisait marcher chaussée, mettre à la fenêtre pour mieux voir ma jambe et mon pied, qu’il baisait ; il me faisait ensuite asseoir, me tirait un soulier, s’en coiffait le vit, me faisait lui patiner les