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monde, puis Géoline et Mariette, qui eurent chacune un garçon, Annette et Lucie chacune une fille. Toutes six voulurent nourrir, ce qui fut exécuté dans une terre écartée, du côté de Seignelai, éloignée des routes communes de l’Yonne, mais sur la petite rivière de Serin.

» Cependant comme les unes nourrissaient et que les autres étaient enceintes, il fallait d’autres femmes à Fysistère. Il demanda la permission à madame Linars de féconder ses trois premières concubines, madame Guac, sa sœur Doucette et la carmélite, qui n’était plus hystère depuis ses couches La belle-mère y consentit avec la plus grande joie, car elle était fort embarrassée pour trouver à son gendre des sujets fécondables. Elle avait déjà bien remarqué les quatre pucelles les moins laides du village, et même une cinquième, la plus jolie, femme mariée, stérile avec son mari. Elle les avait déjà presque gagnées au moyen des douze cents livres par année, mais elle n’était pas encore sûre de leur discrétion.

» Les trois concubines étaient mandées ; elles arrivèrent dès le même soir ; elles furent mises toutes trois dans un grand lit propre à cinq personnes Fysistère s’y coucha au milieu ; il les palpa toutes, puis il prit madame Guac, la plus voluptueuse, qu’il fourgonna trois fois avec fureur. Il saisit ensuite Doucette, que ses tendres gémissements lui firent ramoner en enragé. En la quittant, il sauta sur Victoire, qu’il exploita six fois sans désarçonner, mais elle l’assura qu’elle était guérie de sa maladie, et elle le pria de se partager également entre elles trois, ce qui fut arrêté.