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filles domestiques et même il les gagna, en leur constituant douze cents livres de rente à chacune, mais elles demandèrent du repos pour la nuit suivante. Le soir, Fysistère réenconna six fois sa nouvelle épouse, qui prit un peu de goût à la chose, puis sa mère, reposée, fut à son tour fourgonnée six autres fois, ce qui suffit à l’homme à queue. Le soir du troisième jour, il ne réenconna sa femme qu’une fois, car elle demanda grâce ; il eut ensuite Géoline six fois, puis Mariette cinq fois, ce qui fit la dose à laquelle il se régla. Il eut le quatrième soir sa femme une fois, sa belle-mère quatre, Géoline trois, Mariette quatre, douze en tout. Il en agit ainsi pendant deux mois. « Mais, lui dit madame Linars, vous vous épuisez ! À quoi bon nous le mettre tant de fois ?… — Mon but est de faire des enfants pour en peupler une île des Indes dont les hommes de mon espèce sont originaires. Dès que vous serez grosses, je ne vous le mettrai plus, vous m’en donnerez d’autres, mais surtout vos filles et vos nièces, parce que vous êtes toutes d’un beau sang. Je leur ferai à chacune six milles livres de revenu et douze cents seulement aux étrangères que vous me procurerez. Madame Linars fut très étonnée de cette proposition, mais les six mille livres de revenu pour ses filles et ses nièces la tentèrent. Au bout de deux mois et six semaines de mariage, madame Linars, la nouvelle mariée, Géoline et Mariette se trouvèrent enceintes ; Fysistère leur déclara qu’il ne les verrait plus qu’après leurs couches, et il pressa madame Linars de lui donner ses nièces et deux de ses filles. Elle fut obligée d’y consentir. Elle les conduisit elle-