Page:Rétif de La Bretonne - L’Anti-Justine ou les délices de l’amour, 1864.djvu/130

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 26 —

marcher. Mes trois gaillards rémunérèrent leurs belles, et revinrent me prendre pour me porter chez moi, où ils me mirent au lit.




CHAPITRE XXXIII.

De la fouteuse sensée. Histoire

Le lendemain, après mon travail, je vins voir ma fille ; elle était dans mon magasin, m’embrassa la première et me dit : « Au nom du ciel, cher papa, ménagez-vous ! J’ai besoin de votre tendresse paternelle plus que jamais. Que deviendrais-je si je vous perdais ? Vous êtes le meilleur des pères, vous me donnez le nécessaire et la volupté. J’ai un bijou insatiable, mais votre Trait-d’Amour l’emplit et le satisfait au-delà de toute vraisemblance. Je suis bien sensible au don que vous m’en avez fait : aussi la reconnaissance et la tendresse sont pour vous, je ne lui donne que du foutre. — Mon adorable fille, tu es toujours également modeste. — J’ai aussi obligation à Trait-d’Amour d’avoir amené sa petite sœur et sa jolie maîtresse, surtout d’avoir donné celle-ci à ses deux camarades, pour me rester plus entier et vous soulager, d’autant mon extrême chaleur. Les jeunes filles sont de bonnes petites créatures et valent mieux que la Rose-Mauve, qui cependant n’est pas sans mérite. Ménagez-vous, cher papa, ne voyez que moi, c’est bien assez. Une partie tous les huit jours suffira pour vos forces. Trait-d’Amour me donnera le surplus de ce qu’il me faut. En ne jouissant que tous les dimanches, les gar-