Page:Rétif de La Bretonne - L’Anti-Justine ou les délices de l’amour, 1864.djvu/121

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 17 —

d’obéir au blasé, ce qui fit bander tellement le vieux satyre qu’il enconna et même encula la jeune fille.

» Il y a cinq ou six ans que cela dure. Quand le garçon a eu quinze ans, il lui a fait enconner sa saur. Il la fout ensuite sans laver son cul, pendant que le père encule le jeune homme ; d’autres fois le frère encule sa sœur, tandis que le vieux bougre l’enconne… Voilà la vie que mène mon vieux confrère et qu’il trouve délicieuse à son âge. La fille est délicate et jolie, le garçon est beau, le père est affreux. La fille est devenue grosse, le financier croit avec raison que c’est du jeune frère. Je désire qu’il en ait une fille, espérant qu’elle sera jolie comme tous les enfants incestueux ; car il faut savoir que ce joli garçon est fils d’un frère aîné qui devint éperdument amoureux de sa mère et donna la courante à son père en mettant de la manne dans son potage au lait du soir. Le père fut obligé de se lever souvent, et le fils, à chaque sortie, alla auprès de sa mère, qu’il enconna au moins six fois pendant la nuit. Voilà donc d’où provenait le beau garçon, ressemblant à sa mère avec une telle perfection, que, vêtu des habits de la belle qui n’est plus, on le prend pour elle. C’est en conséquence qu’un amant piocheur de la belle entretient le jeune homme sur le pied de sa jeune maîtresse, à condition que pour la jouissance il prendrait les habits de sa mère, en porterait le nom, madame Broutevit, qu’il ferait la petite voix, dirait mon con au lieu de mon cul, tandis que lui, Vitacon, se ferait illusion en disant à sa maîtresse : « Allons, ma chère Broutevit, que je vous le mette en levrette ! »