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CHAPITRE XXIX.

D’une nouvelle actrice. — Danse nègre.

« Allons, garces, dit Trait-d’Amour à sa sœur et à sa maîtresse, nues !…, et vous, bougres, déshabillez-vous ! (Il se mettait nu lui-même.) Mais il nous faut encore une actrice : je viens de voir monter une jolie drôlesse. — C’est madame Brideconin, hôtesse de notre belle dame, dit Connette. — Non, non, mon amie, c’est une petite brune du fond de la cour, cadette d’une grande belle blonde que nous aurons peut-être un jour et qui se nomme Conindoré. La cadette s’appelle Rose-Mauve et passe pour très rusée, mais on la dit amoureuse comme une chatte, quoiqu’elle soit peut-être pucelle encore, car sa mère la couve des yeux ; cependant, quand un homme l’embrasse, elle ne fait aucune difficulté de donner sa langue. — Je la connais, dit modestement la belle Poilsoyeux et elle m’a… m’a… Trait-d’Amour… — Quoi ! déesse ? — M’a donné sa jolie langue et… — Et quoi ?… — Gamahuchée. — Va la chercher, Connette. — Non, dit vivement Conquette, j’y vais moi-même. » Elle sortit, et ayant rencontré Rose-Mauve qui redescendait parce qu’elle n’avait pas trouvé un vieil oncle assez riche dont elle récréait l’impotente lubricité en lui chatouillant le scrotum et les testicules, ce qui le faisait bandocher, la Poilsoyeux la mit au fait, obtint son aveu et l’introduisit. Les deux jeunes filles et les trois hommes étaient nus comme la main ; sans rien dire à la bonne Rose-Mauve, ils se mirent tous les cinq à la déshabiller ; on