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raie du dos entre les deux épaules, précisément le sensorium. Je croyais connaître le plaisir de la décharge, mais je ne l’avais jamais éprouvé comme cette fois-ci, et de ce coup je fus rendu… Quels délices ! Trait-d’Amour m’enleva de sur ma fille et se précipita dans son con. « Voilà un conin (disait-il en poussant et retirant, allant toujours plus avant à chaque saccade) ! il y a de la différence de ce conin-là aux autres cons, comme du satin à la tapisserie de Bergame. » Les jeunes filles n’avaient pas besoin de chatouiller quand Trait-d’Amour foutait ; il avait assez de feu par lui-même et ne faisait que trémousser sa monture. Je fis signe aux deux garçons, Brisemotte et Cordaboyau, d’étaler les filles, l’une sur un vieux sopha et l’autre sur mon lit de sangle ayant un simple matelas, et de les foutre à la portée du regard de la belle au con soyeux. Par un effet du hasard, ma fille émettait sous Trait-d’Amour pour la seconde fois, et les deux enconnées déchargeaient au même instant, ainsi que les trois hommes. La belle Poilsoyeux, en raidissant les jarrets, faisait : « Hi ! hi ! hé ! hé ! » Minonne : « Hum ! hum ! hum ! » Connette : « Houi ! houi ! houa ! houa ! » Les trois hommes disaient ensemble, Trait-d’Amour : « Remue du cul, ma déesse ! » Cordaboyau : « Remue du cul, garce ! » Brisemotte : « Remue du cul, petite putain ! » En déchargeant, ils s’écrièrent : « Foutre, foutre, foutre ! » Trait-d’Amour : « Ah ! déesse ! » Cordaboyau : « Ah ! bougresse ! » Brisemotte : Ah ! mâtine ! » Chacun son caractère et sa politesse.

Madame Poilsoyeux fut la plus longue à décharger ;