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blesse de mon âge, je ne pouvais arracher de mon cœur les chimères d’héroïsme où il s’exaltait. Il me semblait qu’un jour viendrait l’occasion de me montrer tel que je m’imaginais, et cet espoir me soutenait dans mon illusion et ma folie.

Ces fantasmagories étaient parfois interrompues par une chiquenaude à l’oreille ou par une tape amicale sur l’épaule. C’était le bon abbé Clercati qui me tirait ainsi de ma contemplation. L’abbé Clercati était des connaissances de mes parents. Il les aimait pour leur piété et leur vertu, et souvent il entrait chez nous pour y faire un moment de conversation. Il appréciait la grave simplicité de mon père et il s’amusait à pousser ma mère sur ses sujets préférés, car sa finesse avait bien discerné les caractères de mes parents. Mon père et ma mère, pour remercier l’abbé de l’intérêt qu’il leur montrait, lui faisaient parfois présent de quelque paire de