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lièrement enviable, mon sort n’avait rien eu qui méritât que je m’en plaignisse. Mon père et ma mère m’aimaient, à leur façon. Tout d’abord, ils avaient pris soin de me bien nourrir, de telle sorte que je leur devais, à l’âge dont je parle, d’être un assez gros garçon joufflu et de bonne apparence corporelle. Ma figure, sans être belle, était fraîche et régulière. J’étais grand, de port un peu nonchalant, mais capable, à l’occasion, de supporter la fatigue. D’ailleurs, je ne prenais guère que celle qui me plaisait, car mes parents ne m’en imposaient aucune et je jouissais de la plus entière liberté. Du matin jusqu’au soir, je faisais ce que je voulais. J’étais le maître de mes actions et personne ne songeait à les diriger en quoi que ce fût.

La sollicitude de mes parents à mon égard ne s’exerçait que sur deux points. Mon père tenait, avant tout, à ce que je fusse commodément et solidement chaussé et ma mère à ce