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que, mon camarade de jeunesse. Il ajouta :

— Allons, marche, ton affaire est bonne. Sa Seigneurie ne badine pas avec le couteau. Ah ! mon pauvre Tito !

Je me redressai et le regardai fièrement. La comédie de ma vie était finie. On ne riait plus de Tito Bassi.

*

Quand je me trouvai dans la cellule où l’on m’avait enfermé, j’éprouvai de ma nouvelle situation un contentement singulier, et ma première pensée fut pour la pauvre Pierina. Certes je regrettais de l’avoir frappée si cruellement, mais à ce regret se mêlait un sentiment d’orgueil envers moi-même et de gratitude envers elle. N’était-ce pas Pierina qui, par sa légèreté et sa coquetterie, m’avait poussé à l’acte tragique qui me rendait l’estime de moi-même ? Certes il n’était guère à