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lère et d’orgueil blessé et, plus ma fureur croissait, plus l’on riait du spectacle que je donnais.

Ce fut à ce moment que ma main rencontra sur une des tables un couteau qui avait servi à peler des citrons. Brusquement, je le brandis au-dessus de ma tête. À ce geste menaçant Pierina poussa un cri et voulut fuir, mais je m’étais précipité sur elle. Tous deux nous tombâmes. Quand je me relevai, un grand silence avait fait place au tumulte de tout à l’heure. On s’empressait auprès de Pierina étendue sur le sol. J’avais du sang aux mains. Les sbires du Podestat, attirés par le bruit et qui avaient fait irruption dans le café, me maintenaient solidement. Tout à coup leur chef poussa une exclamation :

— Comment, mais je ne me trompe point, c’est bien là Tito Bassi !

Je levai la tête et je reconnus Girolamo Pescaro, le fils du gardien du Théâtre Olympi-