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Les choses allèrent ainsi durant toute une année, car il me fallut ce temps-là pour m’apercevoir que Pierina n’était pas si désintéressée de l’admiration d’autrui que je l’imaginais. Aux premiers indices, je fermai les yeux, mais il me fallut bien les ouvrir peu à peu. Certes, je ne devais pas conclure des petits manèges où se plaisait Pierina qu’elle n’eût pas d’affection pour moi. En obéissant à sa coquetterie, elle suivait le penchant de sa nature, sans y entendre malice. Le mieux était d’en prendre mon parti et de ne point m’en fâcher. Pierina était coquette. Elle l’était avec moi, comme avec le signore Capagnole, comme avec les autres acteurs de la troupe, comme avec quiconque l’approchait. Néanmoins, cette disposition, inoffensive pour l’instant, pouvait se tourner à mal, un jour