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tés qui font parfois, dit-on, de ces compagnies un véritable enfer. Dans celle-là, régnait un parfait accord qui se ressentait aux représentations où chacun faisait de son mieux sans chercher à se pousser aux dépens d’autrui. Les comédiens du signore Capagnole aimaient leur métier et ils s’employaient à me mettre au fait du mien.

Le signore Capagnole se proposait de me produire dès que je serais en état d’aborder la scène. Il comptait m’y faire débuter par quelque petit rôle à ma portée, sans songer à me révéler brusquement aux spectateurs comme un phénomène. Au lieu de me jeter à la tête du public, il entendait au contraire que je gagnasse sa faveur graduellement et que mon mérite se fît reconnaître peu à peu. C’est ainsi que se forment, répétait-il volontiers, les réputations solides et durables, et il voulait que la mienne s’établît de la sorte. Afin qu’elle ne dût rien, non plus, à la curiosité