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rivalisaient de richesse et d’élégance dans leurs atours et elles formaient un tableau magnifique. Les hommes ne leur cédaient en rien en somptuosité et en fantaisie. Cette vue, je dois l’avouer, me combla d’orgueil. Tout à l’heure, en effet, tous ces galants gentilshommes et toutes ces belles dames n’allaient-ils pas me devoir les sentiments pathétiques qui les animeraient, un instant ? C’était moi qui serais en partie l’auteur de leur émotion. Grâce à moi, leurs cœurs se gonfleraient d’enthousiasme, leurs yeux se rempliraient de larmes. Et tous ces mouvements inaccoutumés, ce serait moi qui les produirais en eux. En ces pensées je ne cessais de parcourir des yeux ces gradins surchargés de public et d’où bientôt partiraient les applaudissements. Nul doute que le comte et la comtesse Vallarciero n’en donnassent le signal. Je les distinguais, assis au premier rang, le Comte avec sa grosse perruque poudrée, la Comtesse en habit de gala et