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bras. Quand il m’eut fait boire quelques gouttes d’un cordial et que je fus un peu rentré en possession de moi-même, il se tourna triomphalement vers le signore Capagnole :

— Eh bien ! es-tu convaincu, maintenant ?

Le signore Capagnole leva les sourcils encore plus haut que je ne lui avais vu faire et se mordit la lèvre en s’inclinant comme s’il eût voulu réprimer son dépit :

— Votre Seigneurie a raison. Tito Bassi sera fameux et je suis aux ordres de Votre Seigneurie.

Au lendemain de cette scène, le seigneur Alvise Alvenigo s’ouvrit à moi de son grand projet. Capagnole, revenu dès le matin à la Rotonda, était resté enfermé une partie de la journée avec lui. Quand le signore Capagnole fut parti, Sa Seigneurie me fit appeler.

Il était assis dans son fauteuil et me fit signe de prendre place sur un tabouret :

— Voici donc le moment venu, mon Tito,