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nigo le connaissait depuis longtemps. Il avait grande confiance dans son jugement et était curieux de savoir celui qu’il porterait sur mon mérite.

J’étais justement occupé à l’étude d’un rôle, quand le signore Capagnole se présenta à la Rotonda. Je ne l’avais pas revu depuis l’époque de la fête donnée au palais Vallarciero, où je le guettais, perché sur ma borne. Il n’avait guère changé, mais il me parut de plus en plus noirâtre et sarcastique. À peine se fut-il montré que Sa Seigneurie le tira à part et l’entraîna dans les jardins où je les apercevais devisant, l’Alvenigo avec animation, Capagnole d’un air attentif et incrédule, car je le voyais, de temps à autre, hocher la tête à ce que lui disait Sa Seigneurie. L’Alvenigo se récriait avec de grands gestes, le Capagnole agitait son mouchoir et s’épongeait le front, car je m’en souviens, il faisait très chaud, ce jour-là. Enfin, quand ils eurent terminé leur