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rivaux. Le fils du cordonnier de Vicence irait à la gloire, chaussé du cothurne tragique.

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Le temps donc passait pour moi aux exercices que j’ai décrits et, pendant que je m’y livrais avec frénésie, le seigneur Alvenigo méditait sur les vues qu’il avait formées pour mon talent. L’épreuve à laquelle il me réservait lui semblait sans doute devenue opportune, car, un beau jour, il manda à la Rotonda l’illustrissime signore Capagnole.

Ce signore Capagnole, dont j’ai eu déjà l’occasion de parler, était, comme je l’ai dit en son lieu, le directeur d’une des troupes théâtrales les plus réputées de l’Italie. Ses succès, tant dans le comique que dans le tragique, ne se comptaient plus. Capagnole excellait à former de remarquables acteurs dans les deux genres et Sa Seigneurie Alvise Alve-