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portaient mon paquet de hardes que je gravis pour la première fois les degrés de la Rotonda. Bien souvent, durant mes courses solitaires et mes promenades sur les collines vicentines, j’avais admiré ce chef-d’œuvre de notre Palladio. Avec quel respect je considérais ses quatre péristyles dont les frontons s’appuyaient à des colonnes harmonieuses. Cette quadruple couronne faisait la principale beauté de cet édifice, singulier par son élégante majesté et sa gracieuse noblesse. De beaux jardins l’entouraient de leur verdure égale. Que de fois m’étais-je arrêté pour les contempler, mais jamais je n’avais pensé qu’il me serait donné d’y pénétrer ! Et voici cependant que j’en franchissais aujourd’hui le seuil, non en intrus, mais comme quelqu’un d’attendu et de qui on espère de grandes choses !

Cette pensée, je dois l’avouer, me donnait un certain orgueil dont bénéficiait la sûreté de ma démarche, aussi fut-ce d’un pas pres-