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maisons de la Kasbah, dont nous apercevons d’ici la tache orientale ? Nous y avons retrouvé les rues étroites de Tunis et de Kairouan, pleines d’angles mystérieux, de passages secrets, mais auxquels s’ajoutent ici les surprises de leurs pentes roides, de leurs escaliers inattendus. Nous y avons marché à l’ombre des murs blanchis à la chaux, nous y avons rôdé, frôlés par la laine d’un burnous ou le poil d’un ânon, effleurés par la gaze d’un voile. Nous nous y sommes promenés en tenant à la main des chapelets de fleurs de jasmins liées par un fil. Il faisait beau et chaud. Les fleurs odorantes se balançaient à nos doigts. L’air était plein d’une odeur de pierre chaude, de suint, de friture, à laquelle se mêlaient de vagues senteurs de jasmin.




Une fois descendus de la barque qui les amenait ils se sont groupés sur le pont. Ils étaient cinq, d’âges différents. Ils appartiennent à une compagnie de pieuses gens exerçant des métiers honorables, à une association religieuse, ce qui ne les empêche pas, à l’occasion, de tirer profit de leurs pratiques et de leurs cérémonies. Ils avaient apporté avec