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Dès la fauve clarté d’un midi nuptial,
Vers les parvis jonchés éclate un chant de fête
Sacrant l’avènement du jour initial
Où meurt tout un passé sur qui la nuit s’est faite.

Les hymnes triomphaux redits à pleine gorge
Se taisent et le soir qui saigne aux horizons
S’attriste du sanglot d’un rêve qu’on égorge,
Holocauste dernier aux vaines déraisons ;

La Noce foule et fane en la route bénie
Les fleurs d’un autre Avril qui fut une autre Vie
Morte à jamais avec ses affres ou sa joie ;

Et sur l’Escalier où le cortège se range,
D’un geste langoureux la Fiancée octroie
Sa main à l’anneau, lourd de quelque pierre étrange.