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QUE

à vil prix, comme l’indique ce vieux dicton qu’on emploie ironiquement pour répondre à quelqu’un qui offre une chose ou les restes d’une chose dont il est dégoûté : Mangez de nos prunes, nos pourceaux n’en veulent plus.

Q

quart-d’heure. — Le quart-d’heure de Rabelais.

On appelle ainsi un mauvais moment à passer, une circonstance pareille à celle où se trouvait Rabelais, quand il fallait compter dans les auberges et qu’il n’avait pas de quoi payer sa dépense. On sait l’embarras où il se trouva, faute d’argent, dans une hôtellerie de Lyon, et le singulier expédient que lui suggéra son génie drolatique, pour s’en tirer et se faire conduire à Paris aux frais du procureur du roi. Cette anecdote a été souvent racontée ; et, quoiqu’elle soit peu croyable, elle n’en a pas moins donné lieu à l’expression proverbiale.

quartier. — Ne faire de quartier à personne.

C’est n’épargner personne. On dit aussi dans le même sens : Traiter tout le monde sans quartier. — Ces expressions prirent naissance dans les camps, où elles s’employaient pour dire refuser de recevoir à composition ; littéralement, de recevoir la rançon appelée quartier, parce qu’elle consistait dans un quartier de la paie d’un officier ou d’un soldat qui demandait grâce. Cette manière de se racheter avait été introduite dans une guerre entre les Espagnols et les Hollandais.

Tomber sur les quatre quartiers de quelqu’un.

Le traiter sans ménagement, avec une rigueur excessive. — Métaphore prise du combat à l’espadon, où il fut toujours permis de porter des coups sur toutes les parties du corps d’un adversaire, tandis que, dans les tournois et dans les duels judiciaires, on ne pouvait le frapper qu’au buste.

quenouille. — Tomber en quenouille.

On disait autrefois : Tomber de lance en quenouille ; à lancea ad fusum transire, en parlant des fiefs qui passaient des mâles