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LOR

longis. — C’est un Saint-Longis.

C’est-à-dire un homme plein de lenteur dans tout ce qu’il fait. Saint Longis, dont le nom seul a donné lieu à cette façon de parler, est le soldat qui perça d’un coup de lance le flanc droit du Sauveur crucifié, comme le disent les deux vers suivants, extraits d’une vie manuscrite de Jésus-Christ, et cités dans le glossaire de Carpentier.

Longis le coté droit ouvri
Et sang et aigue s’en issi.

La tradition rapporte que ce soldat, s’étant fait chrétien, fut martyrisé à Césarée, en Cappadoce.

loriot. — Compère Loriot.

Petit aposthème qui se forme au bord de la paupière et qui s’appelle ordinairement orgeolet on orgelet, à cause de sa ressemblance avec un grain d’orge. Ce nom très singulier de Compère Loriot est venu d’une vieille opinion dont il est parlé dans l’Histoire naturelle de Pline (liv. xxx, ch. xi), et dans les Symposiaques de Plutarque (liv. v, quest. vii). Ces deux auteurs ont prétendu que le regard du loriot est salutaire aux personnes attaquées de la jaunisse, attendu que cet oiseau a la propriété d’attirer et de recevoir par les yeux l’humeur bilieuse dont l’épanchement cause cette maladie. Or, comme une telle opinion a été fort accréditée autrefois en France, et comme on a cru aussi que l’orgeolet provenait de quelque émanation morbifique reçue par l’organe de la vue, on a été amené de là, par une transition naturelle, à la dénomination de Compère Loriot, employée d’abord pour désigner le malade et appliquée depuis au mal.

lorrain. — Lorrain vilain, traître à Dieu et au prochain.

On prétend que ce dicton a été imaginé du temps de la ligue, par les partisans des Valois, contre les Guises, princes de la maison de Lorraine, qui voulaient usurper le trône, et qu’il ne concerne pas les Lorrains à qui on l’applique abusivement.