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JAR

mar de Bourbon, troisième fils de Jacques de Bourbon, connétable de France sous le roi Jean. C’était un seigneur fort brave, qui se signala dans toutes les guerres et dans tous les tournois de son temps, particulièrement dans ceux qui furent célébrés à Paris, en 1389, à l’occasion du mariage de Charles VI avec Isabeau de Bavière. Il ne se montrait en public qu’armé à l’avantage, disant que les armes n’étaient faites que pour cela, et, de son vivant même, son nom, devenu appelatif, était appliqué aux hommes qu’on voyait armés de pied en cap.

D’autres prétendent que l’expression armé comme un Jaquemart, rappelle une statue de métal représentant un homme armé, qu’on mettait autrefois à côté des horloges, pour frapper les heures sur le timbre. Cette statue, suivant l’ancien Dictionnaire des origines, tirait son nom de celui de Jacques Marc, habile ouvrier qui en fut l’inventeur. Suivant Ménage, au contraire, elle était ainsi nommée à cause de la jaque dont elle était revêtue et du marteau qu’elle avait à la main ; jaque mart, étant l’abrégé de jaque marteau.

jar. — Entendre le jar.

Être fin, rusé, difficile à tromper. Jar est l’abrégé de jargon et entendre le jar ou le jargon, c’est proprement entendre un langage auquel les autres ne comprennent rien.

Le radical jar ou jars désigne un oison, et la terminaison gon est dérivée du mot celtique comps qui signifie langage. Cette étymologie, donnée par M. Nodier, est d’autant plus probable que jargon s’est dit originairement du bruit que font les oisons.

jardin. — Jeter des pierres dans le jardin de quelqu’un.

Cette locution, très usitée pour signifier des sarcasmes ou des quolibets lancés indirectement, est une allusion au scopélisme[1], crime de ceux qui jetaient des pierres dans la terre

  1. Ce mot vient du latin scopelismus, fait de scopulus, en grec σκόπελος, pierre, rocher.