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à Rouen, chez Abr. Cousturier, en 1558. — « Des maris sont venus se plaindre que leur ménage sans cesse paisible était sans cesse monotone, que leurs femmes étaient trop douces. L’un d’eux a proposé de les faire saler. Aussitôt voilà un compère qui se présente, qui se charge de les bien saler : on lui livre les femmes ; et le parterre et les loges de rire. Les femmes, quelques instants après, reviennent toutes salées, et leur sel mordant et piquant se portant au bout de la langue, elles accablent d’injures leurs maris ; et le parterre et les loges de rire. Les maris veulent alors faire dessaler leurs femmes : le compère déclare qu’il ne le peut ; et le parterre et les loges de rire davantage. Enfin la pièce si plaisamment nouée est encore plus plaisamment dénouée, car les maris, qui sont des maris parisiens, c’est-à-dire des maris de la meilleure espèce, qu’on devrait semer partout, particulièrement dans le Nouveau-Monde, au lieu de dessaler, comme en province, leurs femmes avec un bâton, se résignent à prendre patience ; et le parterre et les loges de rire encore davantage, de ne pouvoir plus applaudir, de ne cesser de se tenir les côtés de rire. »

Trois femmes font un marché.

C’est-à-dire qu’elles échangent autant de paroles qu’il s’en échange dans un marché. Le proverbe italien associe une oie aux trois femmes : Tre donne e una occa fan un mercato. — On trouve dans le recueil de Gabriel Meurier : Deux femmes font un plaid, trois un grand caquet, quatre un plein marché. — Les Auvergnats disent : Les femmes sont faites de langue, comme les renards de queue.

La langue des femmes est leur épée, et elles ne la laissent pas rouiller.

Proverbe que nous avons reçu des Chinois, qui, du reste, ne se bornent pas à une telle plaisanterie sur l’intempérance de la langue féminine ; car un de leurs livres classiques met le babil fatigant au nombre des sept causes de divorce que les épouses ont à craindre.

Les Allemands ont fait une variante grossière à ce proverbe. Ils disent : Die Weiber fuhren das Schwerd im Maule, darum muss