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pation de la France par les Anglais, et la cause est le caprice des officiers de leur armée dans la manière d’imposer certaines villes et certains villages que leur roi leur avait assignés comme fiefs. Non contents d’en percevoir les revenus ordinaires, ils se fesaient payer encore assez fréquemment de fortes sommes pour leurs souliers et pour leurs bottes, ce qui introduisit l’expression proverbiale par allusion à une telle bizarrerie.

Mettre du foin dans ses bottes.

Au temps des chaussures à la poulaine, dont la grandeur était proportionnée au rang de ceux qui les portaient, on garnissait ordinairement de foin les vides que les pieds ne devaient pas remplir dans ces chaussures ; et c’est ce qui donna lieu à l’expression proverbiale, Il a mis du foin dans ses bottes, qu’on emploie en parlant d’un homme devenu riche par des moyens peu honnêtes. C’est comme si l’on disait : voilà un homme dont les bottes n’ont pas été faites pour lui ; ou bien, en passant du sens propre au sens figuré, voilà un homme dont la fortune ne lui est pas venue légitimement.

Il y a laissé ses bottes.

Il y est mort. — Métaphore tirée des hommes de guerre d’autrefois, qui partaient bien bottés et bien éperonnés pour des expéditions dangereuses d’où ils ne revenaient pas toujours. Il y a laissé ses houseaux est absolument la même métaphore, car les houseaux étaient une espèce de bottines ou de brodequins qui se fermaient avec des boucles et des courroies. Ces deux expressions ne s’employèrent primitivement qu’en parlant des nobles ou chevaliers auxquels une pareille chaussure était spécialement affectée, parce qu’ils combattaient seuls à cheval. Les roturiers combattaient à pied, et portaient des guêtres ; ce qui donna naissance à la locution, Il y a laissé ses guêtres, plus communément usitée aujourd’hui que les deux autres.

Graisser ses bottes.

Ce qui a été dit dans l’article précédent explique pourquoi cette façon de parler signifie se préparer à la mort, être sur le point de faire le grand voyage.