Page:Quillard - La Gloire du verbe, 1890.djvu/77

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Mais des colonnes d'or surgissaient à mes yeux
Et portaient jusque au ciel les voûtes agrandies

Et lorsque j'ai tué la vierge que j'aimais,
Espérant rompre enfin les ineffables charmes,
L'enfant ressuscitée a vaincu pour jamais
Par des baisers plus doux ma tristesse et mes larmes.

Pour moi, le flot des jours s'écoule vainement ;
Vainement le soir tombe et l'aurore rougeoie :
Enveloppé de rêve et d'éblouissement
Je suis le prisonnier de l'immuable joie. »

Ainsi par cette nuit d'étoiles, il parlait :
Les fourrés frissonnants brillaient de lucioles
Et le souffle embaumé de la brise mêlait
La chanson de la mer à la voix des violes.