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UN FILS.

Je le voyais déjà grandir dans ma pensée,
Comme un jeune arbrisseau dont la tige élancée
S’élève avec orgueil sur le sol maternel ;
Et mon œil attentif aimait à voir son ame
Briller naïve et pure en ses regards de flamme,
Comme un reflet du ciel.


Ardent, et de ses jeux épris avec ivresse,
Si sa fougue parfois alarmait ma tendresse,
J’étais heureuse aussi quand, lui tendant la main,
Sur le seuil s’avançait quelque vieillard timide,
Et j’embrassais mon fils qui venait, l’œil humide,
De courir vers le pauvre et lui donner son pain ;
Mon fils, mon seul amour, mon espoir et ma joie,
Dont la jeune raison chaque jour se déploie,