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ODE AU ROI.

Et payant le tribut de leurs larmes amères
Au fils que vous pleurez,

M’ont dit en gémissant : « Prête-nous ton langage,
« Emporte nos soupirs, comme sur un autel,
« Au pied du trône en pleurs va déposer l’hommage
 « Du deuil universel. »

Et j’obéis, je viens, à genoux, éplorée,
Sombre comme un esprit veillant près des tombeaux,
De la patrie en deuil, sur sa cendre adorée,
Apporter les sanglots.

Ah ! qu’il reçoive, au sein de sa funèbre couche,
Ce concert douloureux, cet hymne déchirant,
Qu’un peuple tout entier, s’exprimant par ma bouche,
Exhale en soupirant.