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Au surplus, on doit savoir gré à M. Michaud d’avoir travaillé sur un fond aussi utile aux hommes, et de leur transmettre, sous les couleurs agréables de la poésie, des principes dont on ne saurait assez pénétrer leurs cœurs et leurs esprits. »

— * Ermenonville, ou le Tombeau de Jean-Jacques Rousseau. (1794), in-8 de 10 pag.

Ce petit poëme a paru dans la Décade philosophique, 1794. tom. III, p. 105 et suiv. Les exemplaires tirés à part sont précédés d’une épître dédicatoire dans laquelle l’auteur rappelle à son frère les délicieuses soirées qu’ils ont passé à étudier le Contrat social. »

— Immortalité (l’) de l’âme, poëme. Vers 1794.

Le « Dictionnaire des Girouettes » cite un long fragment de ce poëme, où l’on remarque ces vers :

Oh ! si jamais des rois et de la tyrannie
Mon front républicain subit le joug impie,
La tombe me rendra mes droits, ma liberté,
Et mon dernier asile est l’immortalité.
Oui, si le despotisme opprime encor les hommes,
Rappelle-moi, grand Dieu, de la terre où nous sommes.

M. Michaud était depuis long-temps chargé d’une correspondance secrète dans l’intérêt des Bourbons : pour servir plus utilement la cause à laquelle il s’était dévoué, il payait, aux diverses époques, son tribut aux opinions dominantes et au gouvernement de fait, sans doute afin de ne pas se rendre suspect. C’est ainsi que, plus tard, M. Michaud loua le despotisme impérial dans deux pièces que nous citons plus bas.

— Origine poétique des mines d’or et d’argent, conte oriental. Sans date, in-8.

— Petite dispute entre deux grands hommes (Chénier et Louvet). Paris, an V (1796), in-8 de 22 pag.

Contre Chénier.

— Printemps (le) d’un proscrit, poème en IV chants, précédé d’une Dissertation sur la poésie descriptive, et de trois lettres à M. Delille, sur le sentiment de la Pitié, etc. Paris, Giguet et Michaud, 1803, in-12 de 230 pag. avec fig., 2 fr. 50 c. — Autre édition, suivie de Mélanges en prose. VIIe édition, revue, corrigée et augmentée de l’Enlèvement de Proserpine, poëme en trois chants (imité de Claudien). Paris, les mêmes, 1814, 2 vol. in-18, avec 4 gravures, 4 fr. — VIIIe édition (publiée avec un Avertissement par M. A. Bazin). Paris, A. Dupont, 1827, in-8, 7 fr. 50 c.

Le Printemps d’un Proscrit fut conçu et commencé dans les montagnes du Jura. Il appartient à l’école descriptive, mais on y trouve de beaux vers, un pinceau ferme et brillant. Une mention honorable avait été proposée pour ce poëme, dans le rapport sur les prix décennaux ; mais le rapporteur donnait à entendre que ce rapport avait été écrit dans un esprit contre-révolutionnaire, ce qui signalait l’auteur à l’animadversion du gouvernement.

— Stances sur la naissance du roi de Rome.

— Treizième (le) chant de l’Enéide, ou le Mariage d’Enée et de Lavinie…

Poëme allégorique sur le mariage de Napoléon et de Marie-Louise. Ces deux dernières pièces ont été réimprimées dans le recueil publié par M. Eckard, sous le titre de « l’Hymen et la Naissance ».

— Voyage littéraire an Mont-Blanc et dans quelques lieux pittoresques de la Savoie, en 1787. Paris, Girardin, 1791, in-8 de 52 pag.

Ce petit ouvrage, en prose et en vers, est écrit avec grâce ; il donnait dès ce temps l’idée la plus avantageuse des talents de son auteur, et de son goût pour les grands tableaux de la nature.

M. Michaud débuta dans la carrière d’écrivain en se livrant à la rédaction des journaux royalistes. Il fonda la Quotidienne, journal dont les principes anti-révolutionnaires lui valurent, en 1795, une condamnation à mort, et, en 1797, une autre de déportation à la Guiane. M. Michaud n’a cessé de coopérer d’une manière très-active à la Quotidienne, dont il est le propriétaire. En 1820, M. Michaud a pris part à la rédaction des « Lettres champenoises », recueil périodique rédigé dans le même esprit que la Quotidienne.

Enfin M. Michaud est annotateur des livres sept à douze de l’Enéide, traduite en vers français par Delille (1805) ; l’auteur des Remarques sur les beautés des Bucoliques de Virgile, qui accompagnent la trad. en vers français, par M. de Langeac (1806), et l’éditeur, en société avec Chéron, de la première partie de la Correspondance de Grimm et Diderot, de 1753 à 1770 (1812).

Histoire.

— Correspondance d’Orient. 1830-183I. Paris, Ducollet, 1833 et ann. suiv., in-8.

Avec M. Poujalat.

Cette correspondance est promise en 6 volumes, qui coûteront 45 fr. Les quatre premiers avaient paru en septembre 1834.

— Histoire des Croisades, contenant la physionomie des croisades, et des considérations sur leurs résultats. IVe édit., revue, corr. et augm. Paris, au dépôt de l’auteur (chez Ducollet), 1825-29, 6 vol. avec cartes et plans, 48 fr. — Bibliothèque des Croisades (en trois parties). Paris, même adresse, 1829, 3 vol., 21 fr. — IVe partie : Chroniques arabes, traduites et mises en ordre par M. Reinaud. Paris, de l’impr. royale. — Même adresse, 1829, 1 vol., 7 fr. ; en tout 10 vol. in-8, 76 fr.

La première édition, publiée de 1812 à 1822, ne forme que 7 volumes, dont deux (les derniers) contiennent la Bibliographie des Croisades.

On a publié séparément une suite de portraits et de figures lithographiés destinés à l’ornement de « l’Histoire des Croisades ».

L’Histoire des Croisades est divisée en quatre parties : dans la première, l’auteur donne l’historique de la première croisade ; dans la seconde, celui des deuxième et troisième croisades ; la troisième partie est consacrée à l’histoire des 4, 5 et 6e croisades, et l’auteur y a joint un plan de Constantinople et une carte des environs de Damiette ; la quatrième partie contient les deux expéditions de saint Louis, les guerres des chrétiens contre les Turcs, et des Considérations générales sur les résultats des croisades.

Cet ouvrage, qui recommande honorablement le nom de l’auteur, est digne du succès qu’il a obtenu. Au mérite de l’intérêt du sujet, de la classification