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tant réclamée de nos jours par des avocats sans science, des publicistes sans philosophie, des hommes d’état également dépourvus de pratique et de principes, est devenu incompatible avec les notions les plus élémentaires de l’économie et du droit. De quelque côté qu’on y regarde, le 2 décembre, — et quand je dis le 2 décembre, ai-je besoin de répéter sans cesse que je comprends toute autre forme dictatoriale ou dynastique ? — le gouvernement, dis-je, est acculé entre l'an-archie et le bon plaisir, obligé de choisir entre les tendances naturelles de la société, et l’arbitraire de l’homme ! Et cet arbitraire, c’est la violation perpétuelle du droit, la négation de la science, la révolte contre la nécessité ; c’est la guerre à l’esprit et au travail ! Impossible.

Je ne finirai pas, après avoir touché les impossibilités de l’intérieur, sans dire un mot de celles du dehors.

S’il est une chose que le 2 décembre doive avoir à cœur, c’est à coup sûr de réparer les désastres de 1814 et 1815, de relever dans le concert européen l’influence de notre nation, de la faire remonter au rang des puissances de premier ordre, en appuyant, au besoin, cette prétention légitime par les armes.

Le 2 décembre le peut-il, dans la situation équivoque où il s’est placé, entre la révolution et la contre-révolution ?

Des bruits ont circulé, trouvent encore des crédules, sur des projets de descente en Angleterre, d’invasion de la Belgique, d’incorporation de la Savoie, etc. Ces bruits ont été démentis par ordre :