Un critique d’art, dont j’ai lu avec intérêt la curieuse brochure, M. Wintz, se moque spirituellement de ceux qui prétendent qu’on ne peut peindre que ce qu’on a vu. C’est le contraire en effet, dit-il : on peint, d’après ce qu’on a vu, ce que l’on n’a pas vu. Mais il y a un point que M. Wintz doit accorder : on n’est réellement artiste qu’en peignant ce que l’on croit, ce que l’on aime, qu’on espère ou qu’on hait. Or, qui croit aujourd’hui à la vie éternelle, aux miracles, par exemple ?…
Le prêtre dans l’exercice de ses fonctions ne signifie plus rien pour nous ; c’est un acteur : couvrez un mannequin d’une soutane, il vous servira tout autant. Représenter le prêtre à l’autel, ou en chaire, ou au catéchisme, ou au lit du malade, a été la prérogative de l’art chrétien, qui n’est plus de notre siècle. Une peinture de prêtres dans l’exercice de leurs fonctions n’aurait de valeur aujourd’hui qu’autant qu’elle mettrait en lumière la contradiction secrète qui existe entre la conscience de ces hommes, leur vie privée, leur foi ;