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maisons qui l’étreignent ; elle continuera sa longue carrière dans l’ombre, l’abandon et l’oubli.

A propos de ces murs, nous trouvons dans Jaillot la note suivante :

L’histoire et le nécrologe du prieuré " royal de Saint-Martin-des-Champs font honneur de son enceinte à Hugues Ier, prieur de ce monastère de 1130 à 1142. Elle a sans doute été reconstruite ou réparée depuis, car Duchesnes rapporte un arrêt de 1273, rendu à l’occasion d’une contestation pour la construction de ces murs, à laquelle on travaillait alors. »

Comme sanction à cette trop longue notice, qui n’a d’autre mérite que de relater fidèlement ce que son auteur a vu de ses yeux, il y a deux jours à peine, nous proposons à la Commission du Vieux Paris de vouloir bien émettre un vœu tendant au classement de ce robuste vestige du moyen âge.

En ce qui concerne l’offre gracieuse de M. Hamelin, nous pensons que la porte qu’il a bien voulu signaler à la Commission présente le seul intérêt d’avoir fermé, à une époque plus ou moins lointaine, l’une des tours de l’enceinte fortifiée du fameux monastère.

Si cependant cette raison semblait suffisante pour sa conservation, nous prierions la Commission de vouloir bien désigner deux de ses membres pour en faire une contre-expertise avant l’acceptation définitive.

Il nous est très agréable de rendre hommage à la courtoisie de M. Hamelin, qui a bien voulu nous faciliter notre tâche, et nous prions la Commission de vouloir bien lui adresser ses remerciements.

Signé : Lucien Lambeau.

La Commission émet un vœu tendant au classement de la tour de la rue Bailly.

Elle renvoie, pour contre-expertise, à la Ire Sous-commission l’examen de la porte offerte.

Des remerciements seront adressés à M. Hamelin pour son offre gracieuse et son amabilité.

10. — Communication relative à la Chancellerie d’Orléans.

M. le Président informe la Commission que M. Brette, 59 bis, rue Rochechouart, a adressé une communication relative au classement de la chancellerie d’Orléans, voté par la Commission au mois de juin 1898.

M. Selmersheim répond que le vœu de classement a été transmis à M. le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-arts.

La communication de M. Brette est renvoyée à la Ire Sous-commission pour examen

Communication relative à la maison de Robespierre.

M. le Président dépose une communication de M. Coyecque, archiviste-paléographe, sur la maison de Robespierre :

LA MAISON DE ROBESPIERRE.

Il y a quatre ans, une polémique s’élevait entre M. Victorien Sardou et M. Ernesl Hamel sur la question de savoir si la maison du menuisier Duplay, où Robespierre avait vécu les trois dernières années de sa vie, existait encore, telle ou à peu près telle qu’elle se comportait sous la Révolution.

M. Sardou, et avec lui M. Lenôtre et le docteur Cabanès, affirmaient que la maison sise rue Saint-Honoré, 398, était encore, du moins dans ses parties basses, celle-là même qu’avait habitée Robespierre ; c’était aller à rencontre de ce qu’avait écrit, trente ans plus tôt, Ernest Hamel. dans son Histoire de Robespierre, où il déclarait que de la maison de Duplay il ne restait plus rien.

Dans le cahier du mois de mai 1895 de la revue la Révolution française, Ernest Hamel maintient l’exactitude de son information.

M. Sardou répondit par la publication d’une brochure intitulée : la Maison de Robespierre, ce qui provoqua, de la part d’Ernest Hamel, l’insertion d’un second article dans le cahier de septembre de la Révolution française.

Les deux auteurs soutinrent jusqu’au bout, sans parvenir à se convaincre, le bien fondé de leur opinion ; et il peut sembler que, malgré tous leurs efforts, la question de la maison de Robespierre n’ait pas encore reçu de solution définitive et unanimement acceptée.

Il y a quelques jours, le hasard, cette providence des archivistes et des chercheurs, amena entre mes mains un document nouveau